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Q-CROC répond «Est-ce qu’on peut dire que participer…» 

Chaque mois, Q-CROC répond à une question posée par l’un(e) des professionnel(le)s de son réseau. Voici la question de ce mois-ci :

-« Est-ce qu’on peut dire que participer à un essai clinique donne accès à des traitements de pointe? »

 

Réponse : Non. Cette façon de parler des traitements expérimentaux est exagérément optimiste, donc biaisée. Elle insinue qu’en participant à un essai clinique, la personne recevra automatiquement un traitement qui améliorera son état de santé. Cette façon d’amplifier les bénéfices potentiels d’un traitement expérimental est une illustration de méprise thérapeutique. Selon l’EPTC 2 2018 (chapitre 11), il y a méprise thérapeutique lorsque les participants à un essai clinique « ne comprennent pas que la recherche vise principalement à produire des connaissances et qu’elle pourrait ne pas leur procurer de bénéfices thérapeutiques ». La confusion peut être accentuée lorsque l’investigateur responsable de l’essai est aussi le médecin traitant du participant.

Dans ces circonstances, le guide d’exercice « Le médecin et la recherche clinique » recommande que l’investigateur intervienne aussi peu que possible dans le processus de consentement pour que le patient se sente le plus libre possible d’accepter ou de refuser de participer. 

Le professeur Bryn Williams-Jones, directeur des programmes de bioéthique de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, recommande aux professionnels de recherche de faire preuve de transparence et d’utiliser un langage objectif pour parler des médicaments expérimentaux. Les avantages possibles et les risques prévisibles doivent être présentés simultanément et de façon équilibrée. Mais également, pour assurer un consentement libre et éclairé, il faut aider les participants à comprendre que le but premier d’un essai clinique est d’évaluer un traitement expérimental et non d’offrir un traitement éprouvé.    

Le terme « traitement » (sans l’adjectif expérimental) est réservé aux produits autorisés à être vendus pour traiter ou prévenir des maladies ou des symptômes. Cette autorisation fait suite à un processus d’examen par le personnel scientifique de la Direction générale des produits de santé et des aliments (DGPSA) de Santé Canada, et par des experts externes s’il y a lieu, pour en évaluer l’innocuité, l’efficacité et la qualité.  

 

Références 

  1. Comment les médicaments sont examinés au Canada 
  2. Guide d’exercice, Le médecin et la recherche clinique 
  3. Éthique de la recherche avec des êtres humains, EPTC 2 2018  
  4. Webinaire « Méprise thérapeutique : comment éviter les malentendus et favoriser la prise de décisions éclairées » du Pr Bryn Williams-Jones (ESPUM) 

 

 


Vous avez des questions sur des enjeux pratiques de la recherche clinique? Faites-nous les parvenir à questions@qcroc.ca. Nous y répondrons et partagerons votre question (de façon anonyme) avec les membres du réseau dans la rubrique « Q-CROC répond » de l’infolettre.

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